La dynamique économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’affermit en 2025, portée par un environnement régional résilient et des performances notables dans l’ensemble des secteurs. Selon la dernière Note de conjoncture économique régionale publiée par la Commission de l’UEMOA, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Union est projetée à 6,7 % en 2025, contre 6,3 % en 2024. Cette progression s’appuie notamment sur la mise en production des gisements de pétrole et de gaz, ainsi que sur la vigueur des services et de l’agriculture.
Cette expansion intervient dans un contexte international marqué par de fortes incertitudes. Le Fonds monétaire international prévoit une croissance mondiale de 3,0 % en 2025 et 3,1 % en 2026, une légère amélioration par rapport aux estimations d’avril dernier. Toutefois, la montée des tensions commerciales, en particulier entre les États-Unis et la Chine, continue de peser sur les échanges. L’Organisation mondiale du commerce anticipe d’ailleurs une contraction de 1,5 % du commerce mondial en 2025, accentuant la prudence des investisseurs.
Dans la zone UEMOA, le dynamisme de l’activité repose sur la consolidation des filières extractives et la reprise agricole. L’Union bénéficie également d’une politique budgétaire globalement expansionniste. Les recettes publiques ont progressé de 9,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, atteignant 6 337,8 milliards de francs CFA, portées par une hausse de 13,8 % des recettes fiscales. Les dépenses, elles, ont augmenté de 8,2 % pour s’établir à 6 360,5 milliards, ce qui creuse légèrement le déficit budgétaire à 1 508,7 milliards de francs CFA, contre 1 486 milliards un an plus tôt.
Inflation et progression monétaire
L’inflation, quant à elle, reste maîtrisée. Elle devrait se situer à 1,6 % en 2025, contre 3,3 % en 2024, demeurant bien en deçà du seuil communautaire de 3 %. Cette évolution favorable s’explique par la stabilisation des prix alimentaires et la baisse des coûts de l’énergie. Toutefois, des risques subsistent, notamment la vulnérabilité climatique et la persistance de foyers d’instabilité sécuritaire au Sahel.
Sur le plan monétaire, la masse monétaire a progressé de 2,9 % à fin juin 2025, témoignant d’une liquidité accrue dans l’économie régionale. Les créances nettes du secteur bancaire sur les administrations centrales sont restées stables à 15 197 milliards de francs CFA, tandis que les exportations ont bondi de 51,5 % en glissement annuel, soutenues par la hausse des cours de l’or. À l’inverse, les importations n’ont progressé que de 3 %, reflétant une demande extérieure plus mesurée.
Malgré ce contexte contrasté, la Commission de l’UEMOA estime que la trajectoire de croissance de l’Union demeure solide. Elle s’appuie sur la diversification progressive des économies, l’essor des investissements publics et privés, ainsi que sur une inflation contenue. Néanmoins, la zone reste exposée aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières et aux incertitudes géopolitiques qui continuent de perturber les chaînes d’approvisionnement.