Les résultats d’une étude intitulée « Incidence distributive des subventions aux énergies: Cas du Sénégal » et réalisée par Dr. Madaniou Diémé et Mamadou Guèye, économistes à la Direction de la Planification (Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération) montrent qu’une hausse des prix des produits énergétiques de 10% se traduit par une perte de bien-être des ménages d’environ 1,37% par le principal canal des carburants, tout en affectant plus fortement les ménages les plus pauvres.
En outre, la même étude indique que les ménages les plus aisées sont les principaux bénéficiaires des subventions au Sénégal, comme dans la plupart des pays. Les 20% les plus aisés s’approprient 41% et les 20% suivants se voient attribuer une part de 19%. Les autres groupes perçoivent une part moins importante avec 12% pour le 2nd quintile et 14% pour chacun des quintiles 1 et 3.
Les implications de ces résultats en matière de politique économique sont importantes pour au moins trois raisons, selon les auteurs de cette étude : (i) un meilleur ciblage des subventions pour plus d’équité et d’inclusion, (ii) la réussite des réformes liées aux subventions et (iii) l’ajustement voire la suspension de la Feuille de route pour la suppression des subventions dans le secteur de l’énergie à l’horizon 2025 dans un contexte de lutte contre la cherté de la vie.
L’objectif de cette étude, pour rappel, est d’évaluer l’impact de la baisse/suppression des subventions énergétiques au Sénégal, par le biais des données de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages réalisée sur la période 2018/2019.
Les faits stylisés ont permis de montrer que, par rapport à la moyenne africaine, les prix sont plus élevés au Sénégal à hauteur de 5% pour le diesel, 36% pour l’essence et 59% pour l’électricité. En outre, chez les pauvres, les dépenses en énergie sont plus concentrées.