Quel regard vous portez sur le marché du conseil, de la stratégie et de l’audit au Sénégal ?
La vraie finalité du conseil, c’est la transformation, aussi bien celle des entreprises du privé que celle des entités du secteur public. Chez nous, le secteur privé est assez faible, ce qui limite fortement la taille du marché. Notre rôle, c’est de l’accompagner à grandir et de faire en sorte qu’émergent des champions nationaux.
Ensuite, il y a le secteur public ; on note en effet une part prépondérante d’appui à l’élaboration des politiques publiques, avec, souvent, le financement des bailleurs de fonds.
Dans des pays développés, les cabinets de conseil ont joué un important rôle d’accélération du développement économique, tout au long du XXe siècle ; nous devons jouer ce rôle aujourd’hui dans nos pays pour accélérer, également, leur développement.

L’on observe ces dernières années l’émergence de nouveaux acteurs locaux qui font face aux mastodontes du conseil comme les « Big four ». Qu’est ce qui peut expliquer ce dynamisme ?
L’offre du conseil est assez diversifiée. Notre métier, depuis maintenant près de trente ans, c’est l’élaboration de stratégies, ainsi que l’accompagnement à la mise en oeuvre de ces stratégies, ce qui n’est pas le positionnement des Big Four, dont la prédominance actuelle est l’audit, même s’ils essaient, aujourd’hui, d’intégrer le marché du conseil.
Les cabinets locaux ont l’avantage de bien connaître l’environnement dans lequel nous évoluons, ce qui est un facteur clé dans notre métier.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles font face ces cabinets dans leur fonctionnement ?
Il y en a principalement deux : premièrement, les marchés nationaux sont étroits, une approche régionale est indispensable. Deuxièmement, parce qu’il y a peu de cabinets de conseil structurés, il y a peu de profils confirmés : nous sommes obligés de recruter des jeunes talents et d’investir massivement dans leur formation.
Comment se comporte ce marché au Sénégal comparé à celui des autres pays de l’UEMOA ?

En réalité, tous nos marchés se ressemblent. Les quelques différences sont surtout liées au niveau de développement du secteur privé formel dans chaque pays. Avec le développement de l’intégration et l’émergence de champions régionaux, on ira progressivement vers un marché régional.
Comment se dessine le futur du marché sénégalais du conseil, de la stratégie ?
C’est un marché qui va se développer, mais aussi se restructurer. Les acteurs indépendants laisseront demain la place à une poignée de grands cabinets structurés.

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