Rendre les paiements transfrontaliers plus rapides, moins coûteux et plus sûrs. C’est autour de cette réflexion que s’est tenue la réunion semestrielle du Groupe Consultatif Régional pour l’Afrique subsaharienne du Conseil de Stabilité Financière (FSB) qui s’est tenue à Livingstone en Zambie les 16 et 17 juin dernier. A cette occasion, le Gouverneur de la BCEAO est largement revenu sur les principaux défis identifiés par la Banque des Règlements Internationaux (BRI).

Il s’agit, selon Jean-Claude Kassi Brou, des coûts élevés de transaction, les délais de traitement prolongés, l’accès restreint aux infrastructures formelles, ainsi que le déficit de transparence dans les opérations. Autant de manquements qui place  l’Afrique subsaharienne très loin des objectifs fixés par le G20 pour 2030. En effet, les frais de transfert y dépassent encore les 3 %, contre une cible de 1 %, et moins de 25 % des virements interbancaires sont traités en moins d’une heure.

Pour autant, l’UEMOA fait figure de bon élève. Depuis les années 2000, des réformes majeures ont permis à la BCEAO de moderniser les infrastructures de paiement de l’Union. Les délais de traitement des paiements transfrontaliers sont désormais de moins de deux jours contre 45 auparavant et les coûts sont devenus négligeables pour les usagers.

A ces avancées majeurs s’ajoute le développement des transferts internationaux vers les comptes de monnaie électronique, qui favorise l’inclusion des populations non bancarisées, longtemps exclues du système formel. Toutefois, l’institution d’émission n’entend pas s’arrêter là. Elle compte œuvrer à la mise en place d’une plateforme régionale d’interopérabilité entre services financiers numériques, pour permettre des paiements instantanés entre les pays de l’UEMOA. Dans le même temps, un cadre réglementaire plus strict est imposé aux établissements financiers pour garantir la transparence des tarifs.

Au delà de ces mesures, la BCEAO s’implique également dans deux projets d’envergure continentale à savoir le Système de paiement et de règlement de la CEDEAO (EPSS) et le PAPSS. Il s’agit de deux instruments destinés à accompagner la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

En outre, pour bâtir une architecture durable, le Gouverneur a plaidé pour une convergence autour de cinq priorités dont l’harmonisation réglementaire, la supervision commune, gestion des risques de règlement et de change, partage d’informations entre autorités, et l’intégration renforcée des fintechs et institutions de microfinance. Pour Jean-Claude Kassi Brou, il y va de l’avenir des paiements transfrontaliers qui passe forcément par une meilleure coordination entre tous les acteurs, y compris non bancaires.

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