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UMOA-Titres a organisé la sixième édition des Rencontres sur le marché des Titres publics, les 24 et 25 janvier, à Cotonou, sous  le thème « Développement du marché obligataire en zone UMOA, quels axes de réformes ». Ce rendez-vous a été l’occasion pour la directrice, Oulimata Sarr Diassé, d’énumérer les principaux défis du marché parmi lesquels la diversification de la base des investisseurs.

Après Dakar en 2023, UMOA-titres a organisé la sixième édition des Rencontres du Marché des titres publics à Cotonou, sous le thème  « Développement du marché obligataire en zone UMOA, quels axes de réformes ? » En marge de la cérémonie d’ouverture, la  Directrice, Oulimata Ndiaye Diassé, a mis en exergue le dynamisme du marché. À l’en croire, en dix ans, le volume de financement mobilisé est passé de 2.272 à 7194 milliards de FCFA. L’encours de dette, de son côté a été multiplié par 3, passant à plus de 14.572 milliards de FCFA.

En dépit de ces performances, Oulimata Ndiaye Diassé estime qu’il y a lieu de relever plusieurs défis afin de mieux accompagner les émetteurs. Il s’agit, à ses yeux, de la distribution des titres publics grâce à l’élaboration des produits d’épargne grand public, la dynamisation du marché secondaire des titres publics, la dynamisation du segment à court terme de ces titres, la mise en place d’un cadre pour les obligations vertes.  « L’année 2023 a été particulièrement difficile aussi bien pour les émetteurs qui ont eu de la peine à mobiliser les ressources nécessaires au financement de leur budget que les investisseurs qui ont dû faire face à un marché secondaire moins liquide.

« Ces difficultés ont mis en exergue la nécessité de mener les indispensables réformes et mettre en œuvre les actions telles que le développement du marché secondaire, l’approfondissement et l’élargissement de la base des investisseurs, le développement des infrastructures du marché, le renforcement des capacités des acteurs, l’harmonisation de la fiscalité, le développement des projets adaptés à la clientèle grand public et l’amélioration de la transparence sur le marché », a souligné la Directrice d’UMOA-titres. 

Les dix ans d’existence de l’institution, a-t-elle renseigné, ont été marquées par plusieurs actions telles que l’automatisation du processus d’adjudication, la mise en place d’un système de spécialistes en valeurs, la publication de la courbe des taux, la mise en œuvre de la gestion active de la dette pour les émetteurs et la notation financière en monnaie locale et la certification.

Des réflexions sur la dynamisation du marché secondaire

Lors de la sixième édition des Rencontres sur le marché des Titres publics, plusieurs panels ont été organisés. Ainsi, des experts ont parcouru les questions liées à la dynamisation du marché secondaire, les mécanismes de financements innovants, etc.

Les acteurs du marché dégagent des pistes de solutions 

Le premier panel des REMTP 2024 a porté sur la dynamisation du marché secondaire. Il a regroupé des acteurs des SGI, des banques et des institutions régionales. Durant son intervention, Joëlle Edoah, du groupe Orabank, a préconisé la mise en place d’incitation pour permettre au marché secondaire d’être davantage fréquenté par les banques. De son côté, Jocelyn Gnacadi de Nsia BANK Bénin, a invité à la standardisation des titres publics en tenant compte de la capacité d’absorption des investisseurs dans l’élaboration des calendriers de sorte à éviter des reports d’échéance. Pour Jacqueline Gnacadia, il faudra faire en sorte de favoriser la présence des données sur le marché secondaire pour un outil plus précis et plus fiable.

La Directrice Générale de BOAD Titrisation, a soutenu que cette pratique aujourd’hui très connue peut bien contribuer au dynamisme du marché secondaire. Car, estime-t-elle, la titrisation permet de capter une diversité d’acteurs qui peuvent titriser leurs créances, en touchant une diversité de cédants assez importants. Pour sa part, Kalidou Diallo, Directeur de CGF Gestion estime que le marché secondaire est important et que son développement permet d’accroître l’appétence des investisseurs. De ce fait, il en appelle à sa démocratisation par une plateforme de cotation qui va constituer un important outil, aidant à accroître la disponibilité de l’analyse financière car les huit émetteurs n’ont pas les mêmes économies et les mêmes réalités économiques.

Obligations vertes, sociales et des produits à fort potentiel

Un panel a également porté sur les Obligations durables, sociales et islamiques et les produits indexés. Il a regroupé les banques, les sociétés de gestion et d’intermédiaires et des structures publiques. Dans ce contexte de crise, Coura Fall, responsable marché des capitaux à Citibank, est d’avis que les produits indexés à l’inflation peuvent s’avérer comme des innovations importantes pour le marché, avec des avantages tels que la diversification de l’offre au niveau du marché. Elle y voit une opportunité de satisfaire la demande des investisseurs institutionnels.

Cependant, il faut, d’après elle, des préalables tels que des systèmes et plateformes de cotation de trading, un marché secondaire liquide, pour une bonne implémentation de ce produit. Le marché financier régional peut aussi compter sur les obligations islamiques. C’est la conviction du Directeur Général de la Banque islamique du Sénégal (BIS), Boubacar Correa. Pour lui, les émetteurs doivent profiter du potentiel de 4.000 milliards de dollars et faire évoluer la proportion de l’Afrique qui est de 1% actuellement. À l’en croire, la finance islamique permet une diversification des investisseurs et des produits et contribue à une plus forte solidité du marché.

Néanmoins, les défis de la finance islamique sont aujourd’hui, selon lui, la simplification des procédures et la mise en place d’un cadre réglementaire approprié qui va favoriser le développement. Le responsable du marché des capitaux à Impaxis Securities, Ameth Fall, a pris part à ce panel. Pour lui, il est important d’innover pour répondre à un besoin avec des produits tels que les obligations indexées à l’inflation et les obligations à taux variables qui intéressent les investisseurs, qui savent qu’ils seront à terme remboursé au pair.

7.194 milliards de FCFA levés en 2023

En 2023, 7.194 milliards de FCFA ont été mobilisés sur le marché des Titres publics de l’UMOA sur un objectif de 7.429 milliards de FCFA en 150 émissions à travers 412 instruments et un montant moyen par émission de 45 milliards. Le Taux de couverture moyen était de 141% tandis que le de réalisations des émissions est ressorti à 98%. Pour ce qui est des taux de rendement sur l’ensemble des maturités, ils ont augmenté de 2%. Dans le détail, le Bénin a levé 325,20 milliards de FCFA. Il présente un taux moyen pondéré de 6,67% pour une durée de vie moyenne de 2,89 ans. Le Burkina Faso a mobilisé 610, 56 milliards à un taux moyen pondéré de 7,95%.

La Côte d’Ivoire a, de son côté, levé 2.896,54 milliards de FCFA. Elle présente un taux moyen pondéré de 40,28%. La dure de vie moyenne est de 1,59 an. Quant à la Guinée-Bissau, elle a levé, 142 milliards avec un taux moyen pondéré de 8,22%. Le Mali, pour sa part, a mobilisé, 792 milliards de FCFA. Son taux moyen pondéré est monté à 8,06% contre 5,82% en 2022. Le Niger a encaissé, 792 milliards de FCFA et présente un taux moyen pondéré de 7,26% contre 4,38% en 2022. Le Sénégal a mobilisé 1.204 milliards de FCFA en 2023. Il a enregistré un taux moyen pondéré de 6,94% contre 5,01% en 2022. S’agissant du Togo, il a obtenu 701,70 milliards de FCFA. Son taux moyen pondéré est ressorti à 7,45%.

Le principal enseignement est qu’en 2023, le marché, à côté d’un manque de liquidités, a été caractérisé par une montée des taux pour l’ensemble des émetteurs.

Les besoins de financements des États sur le marché local estimés à 9.447 milliards de FCFA en 2024

Pour 2024, les besoins en financements d’UMOA-titres, à la faveur des États, s’élèvent à 9.447 milliards de FCFA. Il s’agit de 7.131 de milliards FCFA par voie adjudication et 2.316 milliards par syndication. Dans le détail, la Côte d’Ivoire devrait lever 3.200 milliards de FCFA. Pour le Sénégal, le montant retenu pour le moment est de 1.060 milliards de FCFA. Quant au Mali, il devrait lever 1.443 milliards de FCFA. Le Togo, la Guinée-Bissau et le Bénin prévoient respectivement de mobiliser, 753 milliards de FCFA ; 202,5 milliards de FCFA et 552,4 milliards de FCFA. Quant au Burkina Faso, il devrait solliciter 1.220 milliards de FCFA sur le marché local.

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